Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Little Queen Time

23 avril 2008

On ne pourra jamais déterminer avec certitude dans quelle mesure nos relations avec autrui sont le résultat de nos sentiments,..

.. de notre amour ou non-amour, de notre bienveillance ou haine, et dans quelle mesure elles sont d’avance conditionnées par les rapports de force entre individus.


Aujourd’hui, il pleut. Alors je pense à lui, qui m’avait dit qu’il aimait tant la pluie. {you got me begging you for mercy, why won’t you release me?} Le coeur se serre, les souvenirs engendrant la mélancolie, accompagnée du sentiment douloureux de n’être rien, de n’avoir jamais rien été. Etrangement, je me sens bien. A me remémorer l’excitation, l’admiration, l’envie, la déception. Les yeux fermés, l’esprit embrumé, je ressasse.

Le portable vibra, mes yeux s’entrouvrirent, Je tiens à toi. Cela sonna comme une déclaration, à minuit cinquante-neuf, alors que nous venions de clore une conversation de quelques heures. Je n’y répondis pas, n’y fis aucune allusion. J’ai retenu la leçon, on ne m’y reprendra plus; il doit le désirer vraiment; les années ont passé, il me faudra désormais plus qu’un simple message pour me résoudre à ce qu’il sous-entend. D’ailleurs notre situation, complexe, tangente, me satisfait tant par son ambiguïté délectable, que parce qu’elle m’exempte des chaînes affligeantes, serments précaires, promesses temporaires, (…) inhérents aux paroles d’amour.

C’est pourquoi aujourd’hui je ne pense pas à lui. Et c’est ainsi que demain je penserai à cet autre, qui aime la pluie; mais pour moi, les jours pluvieux resteront synonymes de froid, de cheveux qui bouclent, de gris. Les jours de pluie resteront mornes et sans intérêt.

Publicité
Publicité
6 avril 2008

Il ne faut jamais penser “les hommes”. (…) Eux pensent toujours “les femmes”, et c’est ça qui les perd.

Je lui ai parlé de ces trucs débiles, dont pourtant je n’avais que très rarement fait part à quelqu’un, comme par exemple le fait que depuis toute petite j’avais voulu être blonde et m'appeler Kirsten, Emma ou encore Marion. Il rétorqua qu’il n’aimait pas les blondes.
Furent abordés les thèmes de l’avant, du pendant; puis celui de l' après quelque peu éludé, bien qu’évoqué.

Il me dit qu’il n’a pas de mémoire, qu’il ne se souvient de rien. Un peu vexée, je lui rappelai la sixième, les autres, J., C., A., et J-M., les profs, puis la cinquième, le voyage en Corse; parce que quand même. C’est ainsi qu’il en vint à conclure quelque chose du genre finalement mon premier et seul gros râteau c’était toi, tu m’avais fait de la peine. Il surjouait, ça sonnait faux, mais...
Il prenait autant de plaisir que moi à se remémorer, j’en suis sûre. Nos débuts, ce qui avait fait que, puis finalement mon refus, sa déception. Quelques mois plus tard, enfin.
Là, curieusement, la conversation dévia.

Nous débattions ensuite sur des sujets plus futiles, voiture, argent, voyages, et fîmes quelques projets insensés, sortes de rêves-à-deux – que bien sûr nous ne réaliserons jamais. Quand il me dit je le ferai vraiment, je pensai à la liste de promesses en l’air qu’il venait d’allonger.
A propos d’un tout autre sujet, je me refusai à lui promettre quoi que ce soit; quand je parlai surfeurs, et autres, il simula la jalousie. Nous n’avons pas changé, finalement.


Tout ceci dura jusque tard dans la nuit, ou devrais-je dire tôt le matin. Mes rêves furent étranges, mes pensées confuses.

11 mars 2008

Soyons de bonne foi; dans nos arrangements, aussi froids que faciles, ce que nous appelons bonheur est à peine un plaisir.

Alors peut-être est-ce la vérité; finalement. Peut-être est-il vraiment avec elle. Peut-être est-ce vraiment compliqué avec elle. Mais je m’en fous, encore une fois.

Elle l‘aurait préféré lui, et c’est moi que tu aurais voulue. Vous formerez un couple de deuxième choix, un couple par défaut. Vous êtes faibles, et vous cachez derrière la terne compagnie de l’autre pour échapper à la vérité criante que vous n’êtes que deux petites merdes ridicules. Qui s’agitent autant que possible pour attirer l’attention, oh, c’est tellement grotesque. N’avez-vous donc aucune estime de vous au point de devoir simuler sentiments, attirance, attentions, qui, même factices, vous donnent l’illusion d’importance? Vous vous mentez mutuellement, elle sûrement plus que toi; vous vous mentez à vous-mêmes aussi. Mais pensez-vous seulement que l’amour peut se solder par un compromis?

Alors je refuse d’être comme vous. De dépendre d’autrui; pire, de rechercher une telle dépendance, de la créer, de la forcer, puis de la cultiver comme vous tentez de le faire. Non, je n’ai besoin de personne. Je veux m’élever, je veux devenir, je sais que je serai.

Vous et vos amours feintes êtes tellement vains.

24 février 2008

Elle se glorifie de n’avoir fait ni ceci ni cela et non pas d’avoir accompli quelque chose.

Je m’éparpille. A mesure que les jours passent, des morceaux de moi s’échappent de mon être, allant se disséminer ça et là. Je me perds, littéralement. Les événements survenus au cours des derniers mois ont semble-t-il pris le dessus, et je ne réponds plus de rien. Je suis désormais bien incapable de contenir mes pensées, qui vont et viennent sans que je n’y puisse rien faire, comme ça, bien malgré moi.
Immobile, j’étais assise à mon bureau, plongée dans des pensées éparses et confuses, un crayon dans la main et un énoncé insignifiant devant moi. Une, deux, trois, puis bientôt cinq heures passèrent sans même que je ne m’en aperçoive. Soudainement il faisait nuit; le froid, pénétrant dans ma chambre par la fenêtre grande ouverte m’avait tiré de ma torpeur. Désemparée, je pleurai. Je pleurai l’après-midi dérobé, je pleurai mon insouciance passée, je pleurai parce qu’il pleure si souvent. Je pleurai, comme pour vérifier que cela ne suffirait pas à faire disparaître les vertiges et autres écoeurements. Je pleurai puisque la boule dans ma gorge grossissait et qu’il fallait bien que je finisse par faire quelque chose. Puis je séchai mes larmes: l’écoeurement subsistait, mais le temps, lui, avançait, et il ne m’en restait plus assez pour le perdre. Je pensai que j’aurais aimé être, à son image, imperturbable. Imperméable à l’extérieur.

Le récit de cet après-midi est le récit de tous mes après-midis, il est le récit de mes résolutions studieuses et de mes envies de sérieux. Il raconte comment tout ce que j’entreprends se transforme en vide, en inutilement vain. Comment ce que je fais se résume au néant.

Les gens déterminés, qui ont des choses à faire, s’y attellent, puis les achèvent, m’ont toujours fascinée. Chez moi, tout est toujours course contre la montre, énième combat permanent dans lequel j’use mes forces. Les luttes obscures que je mène continuellement contre le temps mes envies la déraison mes parents la fatigue mes humeurs etc.
puisent mon énergie au point de m’épuiser.


Oh, c’est un peu facile, certes. Mes parents ne s’entendent plus, et voilà que je prétends porter toute la misère du monde. Mais ne prenez pas la peine de me juger, je me méprise déjà. Je me hais d’afficher une telle faiblesse et de m’y complaire, je me déteste de m’être résignée à l’indifférence qui m’inanime ces derniers temps.

12 février 2008

Comme une rengaine épuisante.

Et je ne comprends pas pourquoi j’y retourne. Pourquoi alors que je suis consciente du mal qui m’attend, je fonce tête baissée  à sa source. Je m’y jette à corps perdu, toute prête à me laisser dévorer, préparant mes yeux à pleurer. J’évite comme la peste ce qui est bon pour moi, ceux qui sont bons pour moi. Agissant à contre courant, je me voudrais visionnaire quand je suis tout simplement sotte. Je saisis les gens, perçoit leurs intentions et appréhende leurs gestes. Ce qui me fait les détester les admirer les envier. Mais jamais choisir la bonne option, la conduite qu’il conviendrait d’adopter, celle qui irait dans le sens de la survie. Je ne saurais décider s’il s’agit d’un trop plein d’estime de moi ou d’un trop vide de fierté qui me pousse à me défier inlassablement: jusqu’où pourrai-je aller dans la course au ridicule ; quand atteindrai-je enfin le summum de l’humiliation ? Je voudrais être sale sans vraiment l’être, me traîner dans la boue, quitte à en être une, traînée et ce en restant digne. Je veux être belle et valeureuse, intelligente et respectée. C’est cette excitation de jouer avec le feu, avec mes sentiments, mon équilibre, mon avenir, ma santé et les garçons. Les situations se suivent et se ressemblent, perpétuellement tangentes, incertaines, excitantes ; ne pas savoir ce qu’il adviendra ni même s’il adviendra vraiment.


Et puis surtout je veux gagner – mais on ne gagne pas à tous les coups au Jeu de la Vie.

Ce suspens m’épuise.

Publicité
Publicité
16 janvier 2008

Travaillez, travaillez, mon cher ami, devenez illustre. Vous le pouvez: l’avenir est à vous.

Allez. On respire un grand coup, on n’appréhende pas, on ne se focalise pas sur les camarades effrayants (et odorants) aperçus un peu plus tôt, on se remet tant bien que mal de l’insurmontable déception de cet après-midi.

Après tout, je n’ai besoin de personne pour exister, pour arriver, ce ne sera pas la première fois que je me retrouverai seule contre tous.
Et puis je ne serai pas seule contre tous. Et puis tout ira bien. et puis les autres seront comme moi de toute façon. Et puis il vient de m’appeler et j’aime qu’il ait pensé à moi. Et puis ça ne pourra pas être si horrible. Ou alors je m’enfuirai en courant. On appellera ça le plan B, d’accord?

12 décembre 2007

Je ne répondis pas, je me détestais trop moi-même pour cet espèce de drame que je montais et que je ne pouvais plus arrêter.

Quand il me dit de ne pas m’accrocher, j’eus envie de rire, fort, longtemps, et surtout pour de vrai. Pas parce que c’était drôle. Mais j’avais ressenti la nécessité subite d’évacuer tout cela, que ça sorte finalement, de trouver les mots, les idées, les cris s’il le fallait, comme si ça pouvait devenir un peu plus clair. Alors je réalisai qu’il m’avait parlé d’autre chose. Et que pour finir la clarté pouvait ne pas être ce que je désirais sans que cela soit un ennui.

Je ne sais que penser. De toutes ces nouvelles choses qui arrivent, qui m’arrivent. Ces sentiments encore étrangers, inconnus, qui m’assaillent lorsque j’y pense. Sorte d’ambivalence, de confusion; entre envie et crainte, il me semble. Cette volonté de bien faire, qui ne s’accorde pas toujours avec ma volonté tout court. Je ne sais exactement ce que je voudrais, et même si je pouvais le déterminer, en aucun cas ce ne serait ce qu’il faudrait que je souhaite. Il est probable qu’après tout, ce que je désire n’est qu’une ambiguïté sordide, celle qui fait que je me sens comme plus légère, quelque peu intriguée par cette atmosphère un peu malsaine et toutefois si attirante. Si attirante que je m’y complais, sans vraiment penser à la tournure que prendront les (non-)événements. C’est étrange comme j’aime ces situations limites, à la frontière de ce qui se fait, jouant avec le feu et tellement d’autres choses. Comme pour prouver, à moi-même comme à d’autre(s) qu’il n’est jamais trop tard. Et pourtant?


N’avais-je pas promis d’arrêter de penser?

16 novembre 2007

Son coeur se mit à battre pour elle. Il l’admirait et en même temps il était accablé par le sentiment de sa propre impuissance.

Il pleut. J’aime pas la pluie.

Quelques fois, le bruit désagréable des ondes hertziennes (parce qu’en plus elles ont un nom barbare), saccageant les chansons que j’écoute, se fait entendre par les hauts parleurs. Et je déteste ça.


Aujourd’hui, rien. S’occuper de manière insipide, inutile; comme ça. Fuir, toujours.
Courir, à grands pas vers l’arrière.
Nostalgique avant l’heure; c’est tout moi.

3 novembre 2007

Certes, je m’endormais et m’aveuglais de ces motifs-prétextes

Tu dors bien en ce moment? Tu te sens oppressée? Le problème, c’est que tu es tout le temps dans cette ambiance, c’est que tu ne sais pas décompresser. C’est grâce au café que tu tiens? (…) surmenage; (…) anémiée.

Le médecin, mes parents, moi-même; le monde entier. Donne des conseils. Me soutient, me comprend, mais. Mais comment dormir huit heures par nuit, comment effacer la culpabilité omniprésente de n’être pas parfaite, comment prendre du temps pour respirer, comment comment comment… quand les jours ne comptent que vingt-quatre heures? Mes pensées s’affolent, le fer qui circule dans mes veines s’évapore sans que personne ne sache pourquoi; et moi, je m’effondre.

J’ai chaud, puis j’ai froid; mais il n’est plus ici question de célébrer le baccalauréat. Ce formidable bout de papier vert qui donne accès à toutes sortes de prisons de l’âme, telle que celle que j’ai choisie, telle que la suivante qui m’attend. Telles que toutes celles où je m’emmure de mon propre gré. Dorénavant je ne vis plus que par substitution; les soirées se résument aux récits que l’on m’en fait, les sorties cinématographiques aux critiques entendues à la radio, les tourments amoureux sont pour leur part éludés puisque je n’ai pas le temps pour ça. Ne restent plus que quelques rêves délavés, faute d’avoir été cultivés, et peu à peu ils s’estompent, me laissant seule avec cette chose impitoyable qu’est la réalité.

Fondre en larmes, comme lorsque j’étais enfant, devant mon cours de chimie, devant ma récitation, devant le médecin. Six, sept ans ont passés, mais j’en suis toujours là; pleurer face à l’évidence de mon impuissance. Mes pensées fiévreuses ne me mènent nulle part, sinon à cet écoeurement permanent dont je ne sais me libérer.

Je suffoque.

21 octobre 2007

A l’heure qu’il est tu dois dormir comme une princesse avec les litres d’alcool qui font l’aller-retour dans ton système sanguin

Et recommencer. Sur ce patio, toutes les deux, nous n’avons pas vraiment vu la bouteille de Tariquet se vider, à parler vacances, garçons, sentiments, et le reste. C’était parti. Tourbillon de bonsoirs, de bises, de présentations, de gens, de verres, de, de, de. La soirée s’envole, un garçon se fait désirer, une conversation téléphonique: surtout ne pas en dire trop, puis aussi le pierre-papier-ciseaux.
J’ai dormi comme une princesse.

Dans peu de temps, de ces quelques heures il ne restera rien. Tout cela est vain, mais tout cela est bien.

J’aime beaucoup les emails, ses emails, et me demande ce que cela implique.

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Little Queen Time
Publicité
Archives
Publicité