Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Little Queen Time
24 février 2008

Elle se glorifie de n’avoir fait ni ceci ni cela et non pas d’avoir accompli quelque chose.

Je m’éparpille. A mesure que les jours passent, des morceaux de moi s’échappent de mon être, allant se disséminer ça et là. Je me perds, littéralement. Les événements survenus au cours des derniers mois ont semble-t-il pris le dessus, et je ne réponds plus de rien. Je suis désormais bien incapable de contenir mes pensées, qui vont et viennent sans que je n’y puisse rien faire, comme ça, bien malgré moi.
Immobile, j’étais assise à mon bureau, plongée dans des pensées éparses et confuses, un crayon dans la main et un énoncé insignifiant devant moi. Une, deux, trois, puis bientôt cinq heures passèrent sans même que je ne m’en aperçoive. Soudainement il faisait nuit; le froid, pénétrant dans ma chambre par la fenêtre grande ouverte m’avait tiré de ma torpeur. Désemparée, je pleurai. Je pleurai l’après-midi dérobé, je pleurai mon insouciance passée, je pleurai parce qu’il pleure si souvent. Je pleurai, comme pour vérifier que cela ne suffirait pas à faire disparaître les vertiges et autres écoeurements. Je pleurai puisque la boule dans ma gorge grossissait et qu’il fallait bien que je finisse par faire quelque chose. Puis je séchai mes larmes: l’écoeurement subsistait, mais le temps, lui, avançait, et il ne m’en restait plus assez pour le perdre. Je pensai que j’aurais aimé être, à son image, imperturbable. Imperméable à l’extérieur.

Le récit de cet après-midi est le récit de tous mes après-midis, il est le récit de mes résolutions studieuses et de mes envies de sérieux. Il raconte comment tout ce que j’entreprends se transforme en vide, en inutilement vain. Comment ce que je fais se résume au néant.

Les gens déterminés, qui ont des choses à faire, s’y attellent, puis les achèvent, m’ont toujours fascinée. Chez moi, tout est toujours course contre la montre, énième combat permanent dans lequel j’use mes forces. Les luttes obscures que je mène continuellement contre le temps mes envies la déraison mes parents la fatigue mes humeurs etc.
puisent mon énergie au point de m’épuiser.


Oh, c’est un peu facile, certes. Mes parents ne s’entendent plus, et voilà que je prétends porter toute la misère du monde. Mais ne prenez pas la peine de me juger, je me méprise déjà. Je me hais d’afficher une telle faiblesse et de m’y complaire, je me déteste de m’être résignée à l’indifférence qui m’inanime ces derniers temps.

Publicité
Publicité
Commentaires
Little Queen Time
Publicité
Archives
Publicité