J’abjure et je renie toute pensée, et quant à la vieille ironie, l’Amour, je voudrais bien qu’on ne m’en parlât plus.

Les princesses vont mal. Un petit air de mélancolie souffle sur nos vies, les rendant fades et insipides. Nous avons beau tomber amoureuses, alcooliser nos soirées bien plus de raison, quitte à tomber dans la déraison; non, non, rien n’y fait. Cette tristesse latente s’est immiscée peu à peu dans nos coeurs, comme un poison mortel doucereux, qui lentement achève nos pulsions de folie. Cet écoeurement permanent qui sans cesse nous rappelle à la raison; folle.

Nous nous sentons étouffées. Nous nous sentons bâillonnées. Par ce déluge de théorèmes, de formules, de raisonnements, de classements, de jugements. Littéralement écrabouillées par la peur & angoisse & pression, nous n’avons plus le temps pour le reste, pour ce qui est véritablement important, pour tergiverser innocemment à propos de tout, de rien, et de garçons. Garçons qui occupent bien plus nos pensées que nos équations. Garçons qui nous posent problème; des problèmes, encore et toujours. Parce que problèmes de coeur, parce que problèmes de temps, parce que problèmes d’envie. Problèmes auxquels les solutions dans la vie réelle n’existent pas; ainsi nous menons actuellement des recherches dans la vie complexe, ou vie imaginaire. Parce qu’il n’y a que ça de vrai: la vie pour de faux, celle où nous sommes heureuses, celle où les garçons nous aiment. où leurs ne t’inquiètes pas il n’y a aucun problème ne sonnent pas faux. celle où nous les aimons.

Seulement la vie complexe est un espace abstrait. La vie réelle est constituée, elle, de yeux rouges cernés par la fatigue, d’indifférence feinte réciproque, d’écoeurement & vertiges permanents, de tous ceux que l’on voit sombrer, de soirées ratés, de dernières soirées, de rêves massacrés, de quelques larmes bien vite séchées, de sourires mécaniques, d’un j’ai-pas-envie généralisé.
Ici, tout est devenu rose, ironiquement.